dimanche 26 septembre 2010

premier couplet premier refrain

Je suis la somme de tout ce qui s'oublie en moi
je vous invite à m'oublier de même
vivons en harmonie vivons en Armani
continuons d'avancer dans le dénie total de ce qui nous habite
avançons sans mémoire

> refrain
Je suis aussi respirante qu'inanimée
heureuse et vivement stupide

PERMIS DE SE CONTREDIRE
Sich zu widersprechen erlaubt
SALIVER DU LYRISME
Speichel der Begeisterung produzieren

petite pincée d'amour

"J'aurais toujours voulu me souvenir de ce moment où nous avons traversé ce jardin tous les deux à travers les dalles de pierre encore humides de la dernière averse, boue et racines infatigables, j'aurais toujours voulu me souvenir de ce moment où j'hésitais, où chaque pas torturé conviait l'autre à plus de courage, j'aimerais toujours me souvenir de ton visage se retournant sur le mien t'assurant de ma confiance en toi et en la possible réussite de notre dessin, je veux te voir là figé comme un seul soleil encore éblouie par la confiance en nous,
je te suis je te suis là tout comme tu me manquais déjà quand tu te retournais, je voudrais te voir cabrioler dans les arbres accrocher cette douche de fortune, j'aimerais vivre encore la peur que tu ne tombes et me rassurer encore de ta conscience, te serrer là tout près de cet arbre, disponible, le sourire aux lèvres jusqu'au bout du bonheur et rincer de ton corps le mien, toujours je peux vivre ce moment aussi légèrement à chaque fois qu'il remonte, petits hameçons enlacés sous cet abri d'eau et de chairs, nos corps surpris associés là pour mémoire des possibles joies, et revivre alors le retour de nous, à mesure plus joyeux, l'émotion grandissante d'une trouvaille qui est nous, la peur disparue, je revis maintenant le tour de nous encore jamais éprouvé, plus dense encore que nos corps épousés: la conscience de toi."

jeudi 11 février 2010

révérences qui peut

LÉCHONS
NOUS


Il faut vraiment s'y mettre à fond là, vraiment se remplir le bide de tous les mots qu'on peut, tous les noms mots qu'on peut à se rassasier et faire fondre le reste qui n'est pas encore comestible parce que trop dur ou trop mou ou trop chaud ou trop froid, tout, tout y aller respirer les émanations de tout ce qu'on pourra y trouver, et creuser, creuser encore et soulever et soulever encore pour voir s'il ne resterait pas encore une petite chose à lécher dessous ou a sucoter jusqu'au trognon jusqu'à écœurement si on peut se remplir les poches de tout ce qui est imprimer, manger de l'écriture à même la bouche parfois, de bouche en bouche avaler le débordement de l'autre qui peut et sauve toutes peaux mortes qui peut jusqu'à fabrication, jusqu'à pouvoir se fabriquer le costume qui va, le patchwork qui va de peau de l'autre, toute la peau de l'autre assimilé en bouche jusqu'à débordement de nos corps jusqu'à épuisement de nos pores jusqu'à dissolution de nous, jusqu'à l'interaction complète des mots de l'autre en nous, de tous les autres, de tous les mots et plus en nous sans plus de nous que de possible je

Trois bouts d'improvisation d'mots




vidéo à partir de bouts de 3 performances.
à Syn-le-Nobles (La Maison des Arts)

à Dunkerque (La Plate-Forme)

en Allemagne (Le Mau CLub, Rostock).


J'ai essayé de traduire, dans ce petit montage, le temps jouant sur la perte de sens, le ratage de la parole dans la communication mais aussi une certaine angoisse du public, qui se prête dans le même temps à l'expérience et crée inconsciemment les conditions nécessaires au dialogue. Les improvisations n'ont pas comme volonté première de donner de la pensée, elles tentent de faire penser. La présence de mon corps comme objet de transfert pour l'autre.